Les Voies Romaines en France

Peuple fondateur de Limoges, les Lémovices sont originaires de Saint-Denis-des-Murs. Dans ses mémoires de guerre, César évoque Sedullus, leur chef de guerre mort à Alésia.

C’est à l’oppidum de Villejoubert que tout a commencé. Longue de 4 km et large de 600 mètres, cette enceinte gauloise se situe sur un plateau naturel, qui domine les vallées de la Maulde et de la Vienne. Investi dans un premier temps par les hommes préhistoriques, il est ensuite occupé par les Lémovices, peuple gaulois d’Europe centrale. Les murs de Saint-Denis sont ceux des remparts aujourd’hui disparus.

Avec ses pentes raides, les deux rivières coulent 80 m plus bas, l’enceinte reste imprenable. Le murus gallicus, mur gaulois, est constitué d’un imposant réseau de poutres, clouées entre elles et comblées de pierres sèches.

Villejoubert est traversé par une ligne de crête reliant l’Atlantique à la Méditerranée. Cette importante métropole, capitale de la Gaule indépendante, concentrait les pouvoirs politiques et économiques.

Sedullus le chef est cité par César dans son récit de la Bataille d’Alésia. « Vercingétorix apercevant les siens, sort de la place… Le carnage est grand. Sedullus, chef militaire des Lémovices est tué », écrit l’Empereur.

Les Romains, vainqueurs du combat, ne jugent pas opportun de conserver Villejoubert. Ils cherchent un passage à gué situé loin des forêts, pour éviter les embuscades. Ils choisissent la Roche au Gô, sollicitent les compétences d’Agrippa, architecte et homme politique proche de l’empereur Auguste, et fondent Augustoritum.

Les Lémovices se divisent. Les uns restent à Villejoubert et les autres rejoignent la future ville de Limoges. En 1097, la commune de Saint-Denis, qui doit son nom à Dionysii, évêque de Paris, se trouve dans l’archiprêtré de Saint-Paul, mais dépend de l’abbaye de Saint-Martial.

La Via Agrippa (Saintes-Lyon)
fait partie d'un des quatre grands axes routiers du réseau d'Agrippa, établi par les Romains à partir de Lugdunum, l'antique capitale des Gaules, sous l'impulsion de Marcus Vipsanius Agrippa, général et gendre d'Auguste, à partir de 27 av. J-C.

Cette voie, qui figure sur la Table de Peutinger, reliait Lyon (Lugdunum) à Saintes (Mediolanum Santonum) par Clermont-Ferrand (Augustonemetum) et Limoges (Augustoritum). Cette voie porte le numéro VR 27 entre Saintes et Limoges dans la numérotation des voies romaines en France (K.Miller, XIXe siècle).

La via Agrippa était jalonnée de colonnes en pierre nommées milliaires : placées le long des routes, elles indiquaient le nom du magistrat ou de l'empereur qui les avait fait ériger ou entretenir, ainsi que la distance en mille entre les lieux où les bornes étaient implantées et des points de référence (capita viae) qui, pour la via Agrippa, n'était autre que Vienne, Valence et Avignon.

Sur les 22 milliaires retrouvés pour cette voie, nous pouvons citer le |||ème ou IVème mille (C.I.C., XII, 5549) servant de remploi dans le déambulatoire du chœur de la cathédrale Saint-Apollinaire (Valence), encore visible aujourd'hui. Il serait daté de 274 ou 275 de notre ère et porte l'inscription suivante :

Traduction : L'empereur César Lucius Domitien Aurélien, pieux, heureux, invincible, auguste, souverain pontife, Germanlque très grand, Gothique très grand, Carpique très grand, parthique très grand, revêtu de la puissance tribunicienne pour la x... fois, consul, père de la patrie, proconsul, restituteur et pacificateur de l'univers, a réparé la route. 3 (ou 4 ?) milles (de Valence).